Publication

La Fondation Mérieux référente d’un article publié dans The Lancet, issu d’un travail de coopération internationale de recherche autour de la Résistance aux Antimicrobiens (RAM).

20 janvier 2022 - Global

Chargement...

Par le projet TSARA (Technique de Surveillance Actualisée de la Résistance aux Antibiotiques) à Madagascar, la Fondation Mérieux a participé à une étude mondiale d’analyse de données concernant la Résistance aux Antimicrobiens publiée ce jour dans The Lancet. L’article intitulé « Global burden of bacterial antimicrobial resistance in 2019 », met en avant l’AMR comme l’une des principales causes de décès dans le monde.

Charge mondial de la résistance bactérienne aux antimicrobiens en 2019 : une analyse systématique

Charge mondial de la résistance bactérienne aux antimicrobiens en 2019 : une analyse systématique
Source : Rapport GRAM, The Lancet, Janvier 2022

Cette étude mondiale d’analyse de données cliniques, microbiologiques et thérapeutiques autour de la RAM est publiée dans la revue scientifique « The Lancet ». Le but de cette recherche est de valoriser les données collectées pour donner aux gouvernements et systèmes de santé, les moyens de mieux soigner les patients tout en réduisant les résistances bactériennes.

La Fondation Mérieux a participé à cette étude jusqu’à la publication de celle-ci dans la revue scientifique par l’intermédiaire du projet TSARA, en tant que référente pour Madagascar, qui était jusqu’à présent l’un des derniers pays absents.

Cette recherche internationale a permis de répondre aux objectifs suivants :

  • Explorer ces nouveaux résultats fascinants sur le fardeau mondial de la RAM et les modèles et tendances régionaux pour plus de 88 combinaisons d’agents pathogènes et de médicaments ;
  • Examiner comment les données peuvent être exploitées pour aider les gouvernements, les systèmes de santé et la société civile à agir et à réduire le coût humain de la RAM ;
  • Identifier les actions immédiates qui peuvent aider les pays du monde entier à protéger leurs systèmes de santé contre la menace de la RAM ;
  • Célébrer la collaboration mondiale et les centaines de partenariats de données qui ont rendu cette étude possible.

La résistance aux antimicrobiens (RAM) représente une menace croissante pour la santé publique mondiale en mettant en péril la prévention et le traitement des maladies bactériennes.

En 2019, on décompte 1,27 million de décès dus à la RAM bactérienne et 4,95 millions de décès associés à la RAM dans les combinaisons d’agents pathogènes et de médicaments évaluées dans cette étude. Au niveau régional, le taux de mortalité tous âges confondus était le plus élevé dans les régions d’Afrique subsaharienne et le plus faible en Australasie.

Les infections des voies respiratoires inférieures et du sang étaient chacune associées à plus de 1,5 million de décès liés à la résistance en 2019, ce qui en fait les syndromes infectieux les plus importants. Les six principaux agents pathogènes (dans l’ordre du nombre de décès liés à la RAM : Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae, Streptococcus pneumoniae, Acinetobacter baumannii et Pseudomonas aeruginosa) étaient responsables de 973 000 décès dus à la RAM et de 3,70 millions de décès associés à la RAM en 2019.

Que le décès soit associé à la résistance ou dû directement à la résistance, l’AMR est l’une des principales causes de décès dans le monde, l’incidence la plus élevée étant observée dans les pays à faible revenu. Il est essentiel de comprendre le fardeau de la RAM et les principales combinaisons d’agents pathogènes et de médicaments qui contribuent aux conséquences à l’échelle mondiale. Cette étude permettra aux décideurs d’évaluer les politiques relatives à la RAM et de donner la priorité aux stratégies qui s’attaquent aux combinaisons d’agents pathogènes et de médicaments les plus importantes dans les régions les plus touchées et les plus vulnérables.

Lire la publication (en anglais)

A propos de TSARA

Le projet TSARA a été lancé en 2018 dans le cadre d’une coopération de recherche entre la Fondation et l’Université d’Oxford. L’objectif est de limiter le développement et la transmission de la résistance bactérienne par une prise en charge optimisée des antibiothérapies des patients dans les hôpitaux de Madagascar.

TSARA cible l’une des raisons de la multirésistance bactérienne : la consommation excessive d’antibiotiques (+35% au niveau mondial entre 2000 et 2010 selon une publication du Lancet Infect Dis/2014).

TSARA s’appuie sur les complémentarités d’expertises et renforce la synergie entre biologistes, cliniciens et épidémiologistes pour rationaliser la prescription d’antibiotiques. Concrètement, il s’agit de renforcer l’adéquation entre les résultats des analyses microbiologiques et la prescription des antibiotiques par les médecins. Le projet est actuellement déployé sur cinq sites hospitaliers : trois CHU à Antananarivo, un à Tamatave et un à Fianarantsoa. Initiative récompensée du prix de l’innovation de l’International Society for Infectious Diseases en antibiostewardship, le projet s’étendra courant 2022 aux 13 laboratoires du réseau RESAMAD.

Les premiers retours montrent que dans une part conséquente des cas, l’antibiotique prescrit en probabiliste n’était pas efficace compte tenu des données de l’antibiogramme, et la désescalade possible dans une grande partie des traitements. Concrètement, les médecins ont modifié la majorité de leurs traitements antibiotiques probabilistes initiaux.

Projet opérationnel et novateur dans son approche, TSARA devrait rapidement être transposé dans les autres pays d’intervention de la Fondation.

Suivant

Précédent

Relancer

Pause