Mère-Enfant

Témoignage : En maraude avec le Samu Social de Bamako

5 mars 2012 - Bamako (Mali)

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La Fondation Mérieux soutient l’action du Samu Social International en faveur des enfants des rues au Mali, au Sénégal et au Burkina Faso.

La précarité de ces enfants est en partie atténuée par le travail de l’Equipe Mobile d’Aide lors des maraudes qui permettent de leur apporter quotidiennement repas, soins de santé et assistance psychosociale. Le Directeur Médical de la Fondation Mérieux, le Dr Christophe Longuet, a récemment participé à une maraude de nuit du Samu Social de Bamako dirigé par le Dr Françoise Marquis.

« L’équipe de maraude ce soir est composée du Dr Aly Fofana, le coordinateur médical, Kadidia, l’éducatrice sociale et Tata, le chauffeur. Avant la tournée l’équipe se réunit pour décider des priorités, des sites à visiter et s’enquérir des situations d’urgence. La trousse médicale est vérifiée : les antibiotiques, antipaludiques, antalgiques et antipyrétiques ainsi que les pansements et antiseptiques sont bien là. Ce soir nous irons à Niamana, à Amandines et aux Halles.

A notre arrivée sur site, les enfants, jusque là invisibles, se rapprochent du camion et attendent calmement le ‘moni‘, bouillie à base de mil et eau sucrée. Lorsque la quarantaine de rations est entièrement distribuée, les enfants qui n’en n’ont pas bénéficié ne se plaignent pas. Ce sera leur tour demain. Les jours de fêtes il y a des sandwiches. Kadidia discute avec un petit groupe, les écoute simplement, Le Dr Aly, figure paternelle rassurante, en prend l’un ou l’autre à part, les plus jeunes qui sont les plus vulnérables. Massan Bah a 13 ans. Dans la rue depuis 3 ans, il a été hospitalisé deux fois pour paludisme grave et requiert toute l’attention du médecin. Siriman Dembélé a 10 ans. Son père est éleveur à 20 km de Bamako. Sa mère est vendeuse sur le marché. Siriman Dembélé préfère vivre dans les rues de la capitale que de rester avec le maître coranique à qui son père l’a confié et qui le maltraitait. Aly panse une vilaine plaie à la jambe de Siriman Dembélé. La maraude se termine vers minuit par les Halles, derrière la grande mosquée. Des jeunes dansent au son d’une radio K7, sniffent de la colle. Ici sans la vigilance de l’équipe du Samu Social, la situation pourrait vite être incontrôlable. Un adolescent reçoit de la ciprofloxacine et des préservatifs pour des brûlures urinaires. Une jeune fille de 14 ans, un bébé de quelques mois dans le dos, vient aussi récupérer des préservatifs.

La maraude est terminée pour moi, riche de rencontres et d’émotions. Elle se poursuivra chaque jour et chaque soir pour le Samu Social et ses équipes de professionnels expérimentés et motivés pour apporter leur aide aux enfants des rues. »

Les prénoms des enfants ont été modifiés afin de préserver leur anonymat.

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