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Fin de l’étude PCV : mieux comprendre la circulation du pneumocoque après vaccination dans les pays à ressources limitées

4 octobre 2025 - Cambodge et Inde

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L’étude PCV, menée par la Fondation Mérieux et deux laboratoires membres du réseau GABRIEL au Cambodge et en Inde, a touché à sa fin. Ses résultats, publiés dans Science Direct, permettent de mieux comprendre la circulation des sérotypes pneumococciques dans deux contextes post-vaccination, et rappellent la nécessité d’une surveillance continue.

zoom sur une main gantée qui prélève à l'aide d'une seringue le vaccin contenu dans une fiole, en arrière plan flou, une femme indienne

Cette étude permet de mieux comprendre la circulation du pneumocoque après la vaccination en Inde et au Cambodge.

L’objectif de cette étude multicentrique était d’évaluer la prévalence de la colonisation par Streptococcus pneumoniae chez les enfants de moins de cinq ans et leurs accompagnants adultes. L’étude a été réalisée en milieu hospitalier entre 2022 et 2024, dans un contexte de déploiement récent du vaccin conjugué contre le pneumocoque (PCV) dans les deux pays. Le traitement des prélèvements effectués sur les sites hospitaliers a été effectué dans les laboratoires membres du réseau GABRIEL des deux pays participants.

Les résultats montrent que la colonisation nasopharyngée par le pneumocoque reste fréquente chez les enfants malgré l’introduction du PCV : 30,6 % d’entre eux étaient porteurs, contre 10,8 % chez les adultes. Si la majorité des enfants cambodgiens (99,2 %) et une grande partie des enfants indiens (60,3 %) avaient reçu au moins une dose de vaccin, les souches vaccinales représentaient encore 37,9 % à 48 % des isolats identifiés.

L’étude révèle également le phénomène de remplacement sérotypique : des souches non incluses dans le vaccin deviennent plus fréquentes, en remplacement de celles couvertes par le vaccin. Ces résultats soulignent que, bien que la vaccination réduise la morbidité liée aux souches les plus virulentes, la dynamique des sérotypes en circulation reste évolutive.

Ces données confirment l’importance de la surveillance pour ajuster les politiques vaccinales et anticiper l’émergence de nouveaux sérotypes potentiellement pathogènes.

Le fardeau de la pneumonie dans les pays à ressources limitées

Streptococcus pneumoniae est l’un des principaux agents responsables des infections respiratoires basses chez les enfants de moins de cinq ans, particulièrement dans les pays à revenu faible et intermédiaire, où 90 % des décès attribués à cette bactérie surviennent. En 2019, il s’agissait de la première cause de mortalité infectieuse respiratoire dans cette tranche d’âge.

Face à cette menace, l’OMS a recommandé dès 2007 l’introduction du vaccin PCV dans les programmes de vaccination infantile. Ce vaccin a été intégré à leur calendrier vaccinal dès 2015 au Cambodge et à partir de 2017 en Inde. Toutefois, les bénéfices de cette stratégie varient selon les contextes, les différences dans la couverture vaccinale ou encore la diversité des souches en circulation.

L’étude PCV a donc contribué à documenter l’évolution des sérotypes en circulation et les effets de la vaccination. Elle apporte des données locales essentielles pour guider les décisions de santé publique et améliorer la lutte contre les infections pneumococciques dans les régions à haut risque.

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