Événement

Renforcer la coopération régionale pour l’élimination de l’hépatite : le symposium du Mékong de retour à Vientiane

11 juin 2025 - Vientiane, Laos

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Les 4 et 5 juin 2025, le symposium sur les hépatites du Mékong a réuni à Vientiane, des experts en santé publique pour l’élimination de l’hépatite. Organisé par le Centre d’Infectiologie Lao-Christophe Mérieux (CILM), cet événement régional majeur, désormais reconnu comme une plateforme clé pour le partage des connaissances sur l'hépatite et l'alignement des politiques dans toute l'Asie du Sud-Est, a marqué un retour en présentiel.

Salle de conférence avec des participants assis face à une scène lors du symposium Mékong 2025 sur l’élimination de l’hépatite, à l’hôtel Donchan Palace de Vientiane

Participants au symposium Mékong 2025 sur l’élimination de l’hépatite à Vientiane

Après des années de réunions virtuelles en raison de la pandémie de COVID-19, le symposium a permis de réunir des cliniciens, des chercheurs et des experts qui se sont engagés à éliminer l’hépatite virale en tant que menace pour la santé publique.

Lancé à l’origine en 2012 sous les auspices du ministère de la Santé du Laos, le symposium est devenu un effort de collaboration impliquant le Cambodge, la Chine, la Thaïlande, le Vietnam, l’Australie, le Myanmar et l’Inde. Le CILM, la Fondation Mérieux, Open Sources Technology Sole (OST), et des partenaires tels que l’Ambassade de France au Laos, l’Université de Chiang Mai, l’INSERM, et l’Institut Pasteur du Cambodge continuent de jouer un rôle central dans l’organisation de l’événement.

« Ramener le symposium à Vientiane marque une étape symbolique et pratique dans la lutte régionale contre l’hépatite virale chronique », déclare le Dr Rattanaxay de la Fondation Mérieux. « Il s’agit de reconnecter notre réseau et de faire avancer ensemble les objectifs 2030 de l’OMS, avec la science, la solidarité et l’action sur le terrain. »

Une région sous pression

La République démocratique populaire lao, qui accueillera le symposium, est confrontée à un problème d’hépatite particulièrement grave. Avec des taux de prévalence de l’Ag HBs[1] compris entre 4 et 6 % et la plus forte incidence de cancer du foie au monde, le pays illustre le besoin urgent d’efforts concertés pour détecter, traiter et prévenir l’hépatite.

Dans ce contexte, le programme du symposium 2025 est ambitieux et très ciblé. Au cours de quatre sessions thématiques, les participants étudieront les dernières recommandations de l’OMS, les mises à jour épidémiologiques et les avancées en matière de diagnostic et de traitement – des essais de prophylaxie maternelle et des diagnostics moléculaires à l’intégration des soins de l’hépatite dans les programmes de réduction des risques.

« Il y a des progrès, mais aussi des lacunes persistantes », note le Dr Paboriboune du CILM. « L’une de nos missions cette année est de mettre en lumière les innovations locales et d’encourager les stratégies évolutives, des zones rurales éloignées aux systèmes de santé nationaux.

Dialogue et découverte

Le symposium s’est ouvert sur un discours du ministère laotien de la Santé et de l’Ambassadeur de France, ouvrant la voie à une série de sessions dirigées par des experts. Le Pr. Christian Trépo et le Pr. Paul Dény ont exploré l’histoire du virus de l’hépatite B et les perspectives de guérison, tandis que le Dr. Caroline Scholtès a donné un aperçu du diagnostic et du suivi virologique des hépatite B et Delta, ainsi que des approches diagnostiques de l’hépatite C.

Conformément à sa forte orientation vers la recherche, cette édition présente également des études récentes réalisées dans toute la région : Les résultats de l’essai iTAP-2 sur la vaccination des nourrissons en République démocratique populaire lao et en Thaïlande ; les résultats épidémiologiques du projet Teulakao en République démocratique populaire lao ; les modèles innovants de détection des cas au Cambodge et au Viêt Nam ; et les diagnostics CRISPR-Cas novateurs en cours de développement en Thaïlande.

« Nous devons passer d’efforts fragmentés à des modèles de soins intégrés, en particulier pour les populations les plus à risque, comme les personnes qui s’injectent des drogues », explique le Dr Soe Thet Lwin, du Réseau asiatique de réduction des risques du Myanmar.

Les dernières sessions du symposium ont porté sur le traitement de l’hépatite C chez les adolescents et les enfants, les stratégies de retraitement et les complications à long terme telles que la cirrhose et le cancer du foie.

Regarder vers l’avenir

À l’issue de l’événement, le comité scientifique a émis des recommandations et renouvelé son appel à la collaboration transfrontalière.

Alors que la région s’engage à nouveau à atteindre les objectifs d’élimination de l’OMS pour 2030, le symposium 2025 sur l’hépatite du Mékong réaffirme l’importance du leadership local, de l’unité régionale et de l’innovation fondée sur des données probantes, autant d’éléments essentiels pour inverser la tendance en matière d’hépatite virale.

[1] L’antigène de surface de l’hépatite B (AgHBs) est une protéine présente à la surface du virus de l’hépatite B (VHB). Sa présence dans le sang indique qu’une personne est infectée par le VHB, qu’il s’agisse d’une infection aiguë ou chronique.

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