Le projet est le fruit d’une coopération entre des hôpitaux bangladais, le BITID, l’Icddr,b et la Fondation Mérieux
Grâce au soutien financier de la Fondation AnBer, la Fondation Mérieux s’est associée au Bangladesh Institute of Tropical and Infectious Diseases (BITID) et à l’Icddr,b pour lancer cette étude prospective, non-interventionnelle. D’une durée de 18 mois, RISK4KIDS propose d’évaluer de nouveaux outils de triage peu ou non invasifs, utilisés individuellement ou de façon combinée, auprès de jeunes patients. L’étude se concentre notamment sur l’évaluation de biomarqueurs du sang et la mesure de la saturation du sang en oxygène. En complément, l’étude va introduire à titre expérimental l’intelligence artificielle dans l’interprétation des radiographies pulmonaires.
Mené directement en milieu hospitalier, le projet évaluera ces outils utilisés en parallèle des soins de routine mis en place auprès d’enfants de moins de dix ans et présentant une toux et/ou une détresse respiratoire. Il est prévu le recrutement de 200 patients par site d’étude.
Si ces outils sont validés, ils contribueront à des prises de décisions thérapeutiques plus précoces et plus précises et participeront par conséquent à la réduction de la mortalité liée à la pneumonie et à la tuberculose pédiatrique, tout en limitant les prescriptions inappropriées d’antibiotiques.
Une meilleure distinction de la pneumonie et de la tuberculose pédiatrique est urgente
Chez les enfants, les signes et symptômes de la tuberculose et de la pneumonie sont souvent peu spécifiques et très similaires, ce qui complique considérablement leur diagnostic. Ce défi est particulièrement marqué dans les contextes où les ressources médicales sont limitées. Les méthodes actuelles reposent sur des prélèvements souvent invasifs, rarement réalisés en routine. De plus, il est difficile, voire impossible, d’obtenir des expectorations chez les plus jeunes.
Face à ces obstacles, l’innovation diagnostique et le renforcement des compétences des professionnels de santé apparaissent comme des leviers essentiels. Développer des outils de diagnostic plus simples, adaptés aux enfants et utilisables au plus près du patient, est une priorité pour différencier plus tôt et plus efficacement la tuberculose de la pneumonie. Cette distinction est cruciale pour garantir une prise en charge adaptée et sauver des vies.
Il est important de rappeler que la pneumonie demeure la première cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans, dans les pays à ressources limitées. Au Bangladesh, elle était responsable de 19 à 24 % des décès des enfants de moins de cinq ans en 2023. La tuberculose continue par ailleurs de faire des ravages : en 2023, elle a coûté la vie à 213 000 enfants âgés de 0 à 14 ans. Parmi eux, les experts estiment que 96 % n’avaient pas eu accès à un traitement, et près des deux tiers avaient moins de cinq ans.