La publication, issue d’une collaboration entre l’OMS, la Qatar Foundation et des experts internationaux, propose dix recommandations politiques et sept études de cas pour renforcer la lutte contre la tuberculose chez les migrants et réfugiés. Elle s’appuie sur le rapport technique présenté lors du WISH.
La Fondation Mérieux, représentée par Dr François-Xavier Babin, Dr Josette Najjar-Pellet et Dr Diana Abou Ismail, a contribué à ce rapport, notamment à travers son expertise terrain au Liban, où elle travaille avec les populations de réfugiés.
La tuberculose demeure la première cause de mortalité infectieuse dans le monde, avec 1,25 million de décès en 2023, touchant particulièrement les personnes les plus vulnérables, dont les migrants et réfugiés. Face à une augmentation sans précédent des déplacements forcés (plus de 122 millions de personnes en juin 2024), l’accès au diagnostic et aux soins reste entravé par des barrières structurelles, sociales et financières.
Dans un contexte de coupes budgétaires mondiales, la publication alerte sur le risque de recul des progrès réalisés : seuls 26 % des financements nécessaires à la riposte mondiale contre la tuberculose étaient disponibles en 2023. Ce manque chronique de financement menace directement les progrès réalisés, en particulier dans les pays à forte charge de TB et touchés par les déplacements massifs de populations.
Les conséquences sont déjà visibles : ruptures de services, accès limité aux diagnostics et traitements, aggravation des inégalités et augmentation des décès évitables.
Trois leviers d’action prioritaires sont mis en avant :
- Mobiliser un engagement politique de haut niveau, en intégrant la TB dans les stratégies nationales de santé et d’urgence, avec une attention spécifique aux populations déplacées.
- Assurer un financement pérenne et suffisant de la réponse à la TB, via des ressources domestiques et des mécanismes internationaux adaptés aux contextes de crise.
- Garantir un accès équitable aux services de prévention et de soins, intégrés dans les systèmes de santé primaire et accessibles à tous, indépendamment du statut légal.
Ces recommandations s’appuient sur des exemples concrets de pays et régions qui ont su développer des approches innovantes pour maintenir l’accès aux soins en contexte de migration ou de conflit.